Un Moto Tour semé d'embûches (du 6 au 14 octobre 2012)

Cette année, je participe pour la 2ème fois au Dark Dog Moto Tour. J’arrive à terminer en 45ème position malgré de très nombreux problèmes.

Résultats étape par étape :

Dimanche 7 octobre Val de Reuil - Val de Reuil : 30e
Lundi 8 octobre Val de Reuil - Angers : 74e
Mardi 9 octobre Angers - Montluçon : 109e
Mercredi 10 octobre Montluçon - Belleville : 24e
Jeudi 11 octobre Belleville - Thonon Les Bains : 91e
Vendredi 12 octobre Thonon Les Bains - Alès : 55e
Samedi 13 octobre Alès - Toulon : 19e
Samedi 13 octobre Toulon - Toulon de nuit : 46e
Dimanche 14 octobre Toulon - Toulon : 64e

Compte rendu :

Vendredi 6 octobre : contrôles administratifs et techniques à Val de Reuil
Il pleut à Val de Reuil. Nous terminons les préparatifs sur la machine et je fais la pression des pneus. Pression qui s’avèrera trop basse pour les routes mouillées… La moto est recalée une première fois au banc de puissance. Elle fait 109 chevaux, dépassant de 3 chevaux la limite règlementaire. Je fais une manipulation au compteur pour la brider et au 2e passage elle ne fait plus que 98 chevaux et je la rentre dans le parc fermé.

Dimanche 7 octobre : Val de Reuil - Val de Reuil (300km)
Je m’élance à 6h08 de Val de Reuil. Lorsque j’arrive sur le circuit Carole, j’ai la très désagréable surprise de voir que je vais prendre le départ dernier sur la grille de ma série (distribution des places au hasard)… Je prends un bon départ mais perd de précieuses secondes en doublant plus de 20 pilotes dans le premier tour puisqu’ici c’est le chrono et non la place qui joue. Je termine la spéciale en 24ème position sur les 220 pilotes, frustré de ne pas avoir pu donner le meilleur de moi même. Je termine 50e de la spéciale de Val de Reuil. J’assure car ça glisse beaucoup à la ré-accélération. Je suis 30e au classement général à l’issue de la journée.

Lundi 8 octobre Val de Reuil - Angers (419km)
Je pars à 4h14 pour une liaison de 250km de nuit et sous la pluie. Pendant l’assistance de 30 minutes, Eric s’occupe de la machine pendant que je mange, prend des gants secs et change de casque. 5km après l’assistance, c’est le départ de la spéciale de Bessé Sur Braye. En prenant le départ je sens que ça glisse beaucoup alors j’assure. Malheureusement, le pilote parti 30 secondes avant moi chute et les commissaires de piste agitent un drapeau jaune bien trop tôt. Je passe plusieurs virages doucement avant de voir enfin le pilote dans le fossé sur sa moto. Je perds encore de précieuses secondes dans cette spéciale et termine 103e. La spéciale suivante est à Angers. Je termine 62e. Je repars 1h plus tard après l’assistance pour le 2e passage dans la spéciale. A mon arrivée elle est bloquée et nous attendons plus de 30 minutes. Les pneus sont entièrement froids en partant. Je fais sans le vouloir une spectaculaire mais inefficace glisse sur place en prenant le départ ! Tout au long de la spéciale la roue arrière patine à n’en plus finir lors des accélérations sur le goudron détrempé. Je termine péniblement à la 88e place. Je régresse au classement et pointe à la 43e position après la deuxième journée de course.

Mardi 9 octobre Angers - Montluçon (395km)
Je prends le départ vers 6h30. Je rejoins l’assistance vers 9h. Après, je prends le départ de la base chrono de Descartes. L’objectif est de rouler à 50km/h de moyenne tout juste, sur un parcours non signalé à l’avance. Chaque seconde d’écart avec le temps idéal à réaliser, ajoute un dixième de seconde de pénalité aux chronos des spéciales. Au début tout se passe bien, jusqu’au moment ou je confonds 2 intersections à 100 mètres près. Une personne sur le bord de la route me fait signe que c’est dans cette direction alors que ce n’est pas du tout là ! Je commence à avoir des doutes et fais demi-tour pour tester une autre intersection. Mais ce n’est toujours pas là ! Je passe l’arrivée avec plus de 5 minutes de retard et prends 33,4 secondes de pénalité. La régression dans le classement va être très importante… La spéciale de la journée est le Barrage de Prat au sud de Montluçon. La première partie est plutôt rapide, mais la 2e en sous bois est très humide avec du goudron fondu. La machine glisse beaucoup à l’accélération comme les autres jours. Je termine 44e. Au retour dans Montluçon j’ai 25 minutes d’avance et prends le temps de faire le plein et laver la moto. Il me reste alors 15 minutes pour faire 2km. Sauf que je me perds en lisant mal une case du roadbook. Je reste bloqué à de nombreux feux rouges et me faufile difficilement dans les embouteillages… Je pointe avec 2 minutes de retard et prend 10 secondes de pénalité. Je régresse encore au classement général et me retrouve à la 67e position.

 

Mercredi 10 octobre Montluçon - Belleville (334km)
Ce matin il pleut encore. Le froid et l’humidité commencent à m’envahir au bout des 19km de liaison avant la spéciale de Saint Genest. La pluie s’arrête avant mon départ. Je soigne mes trajectoires en tentant d’utiliser au maximum la largeur de la route, mais la moto glisse pas mal à l’accélération. Je me classe 31e. Dans la liaison suivante nous roulons sous un déluge et suis complètement trempe jusqu’aux os au bout de quelques minutes. Au bout d’une heure, le ciel finit par s’éclaircir et le soleil sort enfin ! La spéciale du Col de Durbize est séchante. Je fais 30e au premier passage. A mon arrivée à Belleville, je constate avec stupeur qu’un joint spi de fourche est mort et que de l’huile s’écoule… Je repars 1h plus tard pour un second passage dans la spéciale du Col de Durbize. Je m’efforce de ne pas penser au problème que je viens de voir et tente de rouler plus vite. J’améliore sensiblement mon chrono, mais mes adversaires aussi. Je suis 29e cette fois-ci. En me classant 24e de l’étape, je remonte à la 50e place du général. Ce soir, c’est la dernière fois qu’Eric me fais l’assistance. Le lendemain c’est Nadège et Bernard qui le remplacent.

Jeudi 11 octobre Belleville - Thonon Les Bains (410km)
Je prends le départ vers 7h30. Il y a beaucoup de brouillard ce qui complique un peu les 127km de liaison. Juste avant le départ de la spéciale du Chemin de la Guerre, le directeur de course m’annonce que je m’apprête à rentrer sur une patinoire… Il me dit vrai, au premier freinage la roue arrière bloque immédiatement ! Je sens la moto qui glisse énormément dans les premiers virages et rend la main. Je termine 143e en restant sur mes roues. Je commence à avoir sérieusement des doutes sur la pression des pneus que j’utilise depuis le début car la moto est extrêmement dure à contrôler dès que la route est humide. La liaison suivante se passe bien. Je teste l’adhérence juste avant la spéciale à la sortie d’une épingle. Il n’y a rien à faire, dès que j’accélère à fort la roue arrière décroche… Je fais avec lors du premier passage dans spéciale de la Croisette qui est composée presque exclusivement d’épingles. Je termine 98e. Lorsque j’arrive à Thonon, j’apprends que mon assistance a réussi à trouver un joint spi chez un concessionnaire Yamaha. Nous en profitons pour faire la pression des pneus et rajoutons 0,3 bar à l’avant et à l’arrière. En repartant, je constate que la moto se comporte mieux. Lors du 2e passage dans la spéciale de la Croisette, tout devient plus facile et je termine 60e. Après cette journée, je suis 56e au classement général. A mon retour à Thonon, nous profitons des 2h d’assistance pour démonter toute la fourche et changer le joint spi qui fuit. Je rapporte la moto 5 minutes avant la fin du temps imparti.

Vendredi 12 octobre Thonon Les Bains - Alès (511km)
Je prends le départ vers 7h30 sous la pluie. A l’arrivée sur la spéciale de l’Observatoire, je suis totalement en confiance sur la route humide. La moto se comporte enfin normalement grâce aux changements apportés la veille. Après une attente de 30 minutes, je prends le départ. A l’arrivée, je suis plutôt satisfait de mon rythme. Malheureusement la spéciale sera annulée pour raison de sécurité, car quelques minutes après mon passage, elle se couvrira entièrement de brouillard. La liaison suivante se déroule sous une pluie battante et le froid est intense lorsque nous gravissons certains cols. Lorsque j’arrive au point d’assistance de la journée, je découvre avec résignation que c’est au tour du joint spi de fourche droit de lâcher. Le bas de carénage commence à être couvert d’huile. Il va falloir faire avec, car ce soir, il n’y a qu’1h30 d’assistance et samedi juste 1h… Lors de la liaison suivante, le ciel se découvre au fil des kilomètres pour laisser apparaître le soleil. J’ai le plaisir de passer à 5km de Privas, ma ville natale et de gravir le col de l’Escrinet, la route que j’aime le plus au monde ! A mon arrivée sur le Pôle Mécanique d’Alès, je prends le départ de la spéciale de la piste de rallye. La moto bouge dans tous les sens sur cette piste très bosselée. Je me classe 57e en réalisant un chrono 10 secondes plus lent que mon record personnel. A l’issue de cette longue étape, je remonte à la 53e place. Nous remettons de l’huile dans le tube de fourche droit pour compenser les pertes dues à la fuite.

Samedi 13 octobre Alès - Toulon (372km)
La journée commence par 5 tours sur le circuit d’Alès à 9h. Je pars dans la première série en 24e position. Cette fois-ci le niveau sera plus homogène puisque nous partons dans l’ordre du classement du circuit Carole. Comme d’habitude, rien ne se passe comme prévu… Après le tour de formation, je me place sur la grille mais la moto cale et ne veut pas redémarrer. Dès que je passe la première, la moto cale… Par miracle, elle redémarre et je peux effectuer le tour de chauffe. Arrivé sur la grille juste avant le départ, je vois une fixation de l’amortisseur de direction qui s’est détaché ! Pendant cette fraction de seconde j’entends toutes les machines démarrer. Je réalise un très mauvais départ et tente difficilement de me concentrer sur la course. J’arrive à dépasser plusieurs pilotes dans les 2 premiers tours mais reste bloqué dans un groupe pendant les 3 tours restants. Je termine 19e malgré tout. Nous refixons l’amortisseur de direction à la sortie du circuit. Les liaisons qui mènent à la spéciale de Ginasservis se passent bien. La première partie de la spéciale est sur un bitume grossier qui accroche mais rend les réactions de la machines plutôt floues. La qualité du bitume devient optimale à partir du milieu de la spéciale et les virages s’enchainent de plus en plus vite. Je termine 29e. A mon arrivée à Toulon, je termine la journée à la 19e place ce qui me fait remonter 45e au classement général. Avec mon assistance nous montons les feux additionnels en préparation de l’étape de nuit.

Samedi 13 octobre Toulon - Toulon de nuit (38km)
La liaison en ville est courte. Lorsque j’arrive en bas du Mont Faron, le premier pilote n’est toujours pas parti car depuis plus de 30 minutes, les commissaires de piste évacuent des spectateurs placés à des endroits dangereux dans la spéciale ! Il finit par partir, mais l’attente est longue. Un pilote chute quelques mètres après le départ, ce qui ne fait qu’accentuer la pression… C’est enfin mon tour. Je m’élance sur cette route d’à peine 3 mètres de large. Les feux éclairent parfaitement. Je passe lentement mais surement l’épingle la plus serrée qui précède une portion un peu plus rapide. Après cette portion je sais qu’on peut faire 2 sauts. Je coupe avant le premier car je ne vois pas assez et le risque de finir dans les arbres est trop important ! Juste après, j’accélère à fond car le 2e saut est en ligne droite et la moto décolle et atterrit parfaitement ! Ensuite arrive la dernière partie composée de 9 épingles. A chaque sortie d’épingle la moto se cabre, c’est du pur bonheur ! Je passe l’arrivée et termine 46e de la spéciale. Je retourne ensuite à Toulon pour passer une nuit bien méritée.

Dimanche 14 octobre Toulon - Toulon (146km)
Ca y est, c’est le dernier jour. Je prends le départ vers 10h. Les liaisons se passent plutôt mal, la moto cale plusieurs fois en roulant et peine à redémarrer (le même problème que sur la grille de départ à Alès). C’est le contacteur de sécurité de béquille qui est en cause. La quantité importante de boue accumulée à cet endroit le fait dysfonctionner par moments. Heureusement, cela ne pose pas de problème pour la spéciale de Puget. Je prends un certain plaisir à rouler sur cette belle spéciale, mais je préfère assurer car je ne peux plus rattraper les pilotes devant moi et seul un pilote derrière moi peut me rattraper. Je termine 64e de la spéciale. Lors du retour à Toulon la moto cale encore histoire de faire durer le suspense jusqu’au bout ! Lorsque je passe enfin l’arrivée, c’est la délivrance ! Je l’ai fait, et ce malgré tous les problèmes rencontrés pendant ces 9 jours de course. Je termine le Dark Dog Moto Tour en 45e position. 

Je tiens à remercier en premier lieu mon assistance : Eric, Nadège, et Bernard. Ainsi que l’assistance de Marc Ariztia numéro 40 : Guy, Max, et Yvon.

Je tiens à remercier tous mes sponsors, ainsi que ceux de mon team sans qui cette aventure ne serait pas possible : Bihr, Yamaha Nippon Moto Niort, Tech-Systèm Suspensions, Amiarte Adhésif Numérique Professionnel, Maxxess Moto Limoges, Annexe Moto, Alva Concept, F-Design et le Lycée Maryse Bastié de Limoges. 

Un merci particulier à Sébastien Landaburu de Tech Systèm Suspensions pour tous les conseils qui m’ont facilité le démontage et remontage de l’intérieur de fourche. 

Merci aussi aux élèves, profs, et au proviseur du Lycée Maryse Bastié de Limoges pour les superbes posters qu’ils ont réalisés pour l’occasion. 

Et un dernier remerciement à mon oncle et ma tante pour leurs encouragements à Angers.

Ainsi se termine la saison 2012. A bientôt pour de nouvelles aventures en 2013 !

Christophe NICOLAS #87

Comments

[levallois]

Sympa ici.
Sur la photo juste au dessus c'est pas les carrénages d'origine que tu as gardé pour les mettre en piste ?

[Bottes moto]

Comme chaque année, il se déroule un cross country enduro dans la campagne genevoise (au fond de Genève), cette année il célébrera son 30ème anniversaire.